Les Magiciens (trilogie) – Lev Grossman

L’université de Brakebills. Je vous ai évoqué ce nom dans un précédent article consacré à Harry Potter. Cette université existe dans une trilogie écrite par Lev Grossman que j’ai d’abord découvert à travers sa récente adaptation en série TV, Les Magiciens.

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Résumé : Quentin Coldwater est comme tous les adolescents : mélancolique, incompris, prisonnier d’un monde désespérément barbant. Et voilà que sa vie est transformée du jour au lendemain quand il est recruté par Brakebills, une école conçue pour former les magiciens tels que lui. De quoi lui faire oublier Brooklyn et même les Chroniques de Fillory, les romans de fantasy où il se réfugiait pour tromper son ennui.

Bizarrement, il est bien question de magie, de sorciers (pardon… magiciens) mais ce roman m’a davantage fait penser au Monde de Narnia, en plus mature et mieux écrit (… Désolée C.S. Lewis, et tous les fans de Narnia, mais j’ai vraiment détesté le style d’écriture de sa série littéraire).

Trois livres bien épais, bien consistant, pour nous décrire un univers finalement assez sombre et déprimant. Et cet univers parallèle clairement et intentionnellement inspiré du monde de Narnia, Fillory, se présente comme sa face cachée. Si Narnia était une pièce de monnaie, il en serait le côté Pile et Fillory le côté Face.

Mais commençons par le commencement : Quentin Coldwater, surdoué déprimé, a une passion dévorante pour Les Chroniques de Fillory, une série de romans de fantasy décrivant un monde où les animaux parlent (Narnia) ou les dieux sont des animaux (Narnia !) et où la coutume veut que seuls les enfants venus de la Terre peuvent devenir les rois et reines de Fillory (Narnia vous dis-je !!!). Malheureusement, plus il rêve de Fillory, moins la vie réelle lui parait intéressante. Jusqu’au jour où il tombe sur Brakebills, l’université de Magie.

Dans le monde de Grossman, la magie ne peut être maitrisée que par les jeunes surdoués, les élèves qui ont sauté des classes ou qui sont promis à de grandes universités tel Harvard ou Stanford. La magie de Grossman est une chose vraiment difficile à maitriser. Il ne faut pas simplement agiter une baguette magique ou prononcer quelques mots latins pour que le charme agisse. Il faut prendre en compte le positionnement des étoiles, le lieu où on se trouve, positionner ses mains de telle ou telle façon dans un enchainement qui peut parfois être aussi long qu’il est compliqué, et j’en passe. Et une fois que tu as passé 5 ans dans cette université à apprendre tout ce que tu pouvais, on te lâche dans la nature et advienne que pourra. Aucun contrôle, aucun guide pour te dire ce que tu peux en faire par la suite. De quoi retomber dans la déprime.

Seulement voilà, au cours de ses études (5 années en 1 tome… mais il est épais alors ça passe… et puis contrairement à Harry Potter, l’école n’est finalement pas le sujet essentiel de sa trilogie mais bien Fillory) Quentin découvre qu’il existe des mondes parallèles, et ne tarde pas à réaliser avec ses nouveaux amis, que Fillory n’est peut-être pas qu’un univers fictif mais un monde bien réel. Et donc, les deux tomes suivants sont globalement consacrés à Fillory.

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Dans la série TV (qui me plait beaucoup… après tout elle est ce qui m’a donné envie de lire les romans dont elle est inspirée) tout ce qui se passe sur 5 ans donne l’impression de se dérouler en 1 année ou 2 et il y a quelques éléments qui divergent, mais dans l’ensemble c’est assez fidèle pour le moment, du moins en ce qui concerne la trame principale. Et les acteurs sont plutôt bons à mes yeux.

Une histoire bien pensée, que j’ai franchement bien apprécié probablement parce qu’elle se moquait un peu de Narnia et qu’on y découvrait une magie différente. Une trilogie de fantasy pour adultes qui réussit à parler du monde réel et de nos attentes d’une façon plutôt réaliste et un tant soit peu déprimante mais néanmoins intéressante et divertissante. Je le conseille aux jeunes adultes, à ceux qui ont lu HP et Narnia (ou pas en fait, on peut s’en passer à vrai dire… Bon j’arrête de casser Narnia, après tout j’ai quand même bien aimé les films à l’époque !!) et qui sont intéressés à l’idée de découvrir une sorcellerie (légèrement) plus mature (enfin peut-on vraiment parler de maturité ?) Non, disons plutôt un monde ou la magie, le sexe, l’alcool et autres thèmes plus abordables chez ceux qui ont dépassé la vingtaine, font bon ménage !